Cuisine et dépendance, c'est l'histoire simple d'une réception plate et ratée, et qu'on ne voit jamais, certains invités importants ne sont que suggérés. Elle se déroule de l'autre côté de cette porte par laquelle une partie de convives entrent et sortent; c'est l'endroit ou on ventile, où il n'est plus nécessaire de sauver les apparences, et où les comptes se règlent.
Une amie des hôtes, femme décorative de l'important invité au couple raté, confrontée à son ancienne flamme; une ménagère au bord de l'hystérie et son conjoint qui n'en fini plus de recoller les morceaux (les hôtes); le frère de la ménagère, immature, menteur, bon vivant, manipulateur et joueur compulsif (mais le plus heureux du groupe...); et finalement l'ami fauché et hébergé et qui commence à se sentir de trop, un jeu auteur raté, bougon et râleur. Un beau cocktail pour une comédie de situations à la française ...
Niveau scénographie, on tire parfaitement avantage des limites de la Balustrade, une petite scène ne possédant qu'un point de fuite, côté cour, qui devient la porte de la cuisine. Poêle, frigidaire, évier, comptoir, coin téléphone, beaucoup d'accessoires de cuisine dans ce lieu où un va et viens continuel a lieu, ce afin d'alimenter le diner. La fenêtre de la balustrade est même récupérée, des portes coulissantes viennent suggérer une terrasse, là où les personnages vont fumer, surprenant parfois certaines conversations qu'il n'auraient pas dû entendre. Ça fait très New-York, Urbain, film de Woody Allen comme atmosphère, et la trame sonore jazz de Anne-Maude Fleury , aux accents de vieux swing et bebop complète bien le genre.
Une mise en scène bien orchestrée optimise le jeu, issu d'un mélange de deux diplômées d'école théâtrales (UDA) et, d'après le programme, de trois purs produits de lignes d'improvisation (UDA ?); jeu correct, mais parfois inégal. La pièce demeure agréable, mais un rythme plus enlevé donnerait plus de verve à l'ensemble.
Yves Rousseau
18 mars 2007
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